Salut à vous, ô confrérie des ombres !
Mon coeur s'est emplit d'allégresse lorsque mes yeux ont effleuré le linteau de la porte me menant ici : une taverne fort peu accueillante, au barman à l'oeuil torve et à la moue dédaigneuse...
Parfaitement a mon aise, me sentant presque comme dans ma fangeuse retraite, je me suis installé à l'une des tables de l'alcôve située tout à gauche en entrant, a l'abri de toute source de lumiére autre que celle de l'âtre. Les candélabres ont tremblé, et les chandelles vacillé dans mon sillage, reconnaissant la malignité qui exudait de mon esprit...
Assis tranquillement à ruminer mes pensées, je cherchais comment laisser ma trace en votre territoire lorsqu'un humain est entré, tout de vert et de bleu vêtu.
La fureur m'emplit à la vue de ce manant aux couleurs de la loyauté solaire, fidéle de mes ennemis séculaires. Il n'était que messager, ainsi que je l'appris par la suite... Mais quel messager... Il venait porter la nouvelle de la ressurection de notre ennemi, jusqu'aux portes de mon royaume, situé à peine a quelques centaines de lieues de là... Je me suis nourri de ses pensées, de sa crainte et sa terreur, de son amour pour sa femme, et sa haine des Vampyrs...
S'il avait su que j'étais l'un de leurs plus hauts dignitaires, il en eut été bien meilleur...
Je suis Jhon, le Guetteur.
Mon peuple se nourrit de l'esprit vital des êtres vivants : leurs pensées.
Dans nos ténébres elles luisent telles des fumées argentées, délicatement irisées de reflets multiples, mais d'une froideur cadavérique... Tels sont nos repas, et tel fut celui que j'ai savouré en votre taverne.
Je vous en remercie.